Relève Étudiante

Ce prix récompense l’excellence d’un(e) étudiant(e) de 3ème cycle du CIRCA.


Lauréat 2024

Ismaël Djerourou, étudiant au doctorat dans le laboratoire de Matthieu Vanni

De gauche à droite : Gabrielle Wilson (représentante du FRQS), Ismaël Djerourou, Arlette Kolta (directrice du CIRCA)

Projet de doctorat d’Ismaël :

Te souviens-tu de la dernière fois où tu étais dans la lune ? Tu t’es sûrement dit qu’il ne se passait rien dans ton cerveau. Au contraire, ton cerveau était comme un orage très violent où différentes régions s’activaient rapidement. On appelle cette activité, l’activité spontanée. On ne connait pas très bien son rôle, mais nous l’étudions pour mieux comprendre comment les différentes régions du cerveau interagissent entre elles. Chez les personnes ayant perdu la vision à l’âge adulte, il a été montré qu’à l’état de repos, l’activité spontanée est différente, notamment au niveau des régions qui traitent normalement de la vision. Cependant, on en sait peu sur le développement de ces changements et sur ce qu’il se passe dans d’autres états comme lorsqu’on bouge. Pour répondre à cette problématique, j’étudie l’activité spontanée du cortex avant et après la perte de vision à l’âge adulte, chez des souris libres de mouvement sous un système d’imagerie calcique à large champ.


Lauréat 2023

Moustafa Nouh Badr, étudiant au doctorat dans le laboratoire de Louis-Éric Trudeau

De gauche à droite : Louis-Éric Trudeau, Alima Alibhay (représentante du FRQS), Arlette Kolta (directrice du CIRCA), Moustafa Badr, Isabelle Archambault (directrice adjointe du CIRCA)

Projet de doctorat de Moustafa :

La maladie de Parkinson (MP) s’accompagne d’une altération de la fonction et d’une dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques (DA) de la substance noire ainsi que d’autres sous-groupes de neurones dans le système nerveux central et périphérique. Des études suggèrent que la neuroinflammation et le dysfonctionnement mitochondrial jouent un rôle important dans la physiopathologie de la MP, mais leurs rôles exacts ne sont pas clairs.

Notre équipe a récemment découvert que la perte de Pink1 (ou Parkin), impliquée dans les formes génétiques de la MP, entraîne une dysrégulation immunitaire sous la forme d’une présentation d’antigènes mitochondriaux (MitAP) accrue. Chez les souris KO Pink1, l’induction de la MitAP se produit à la suite d’une infection intestinale, entraînant la génération de cellules T autoréactives spécifiques des mitochondries. Ce phénomène est associé à une altération des terminaisons des neurones DA et à des troubles moteurs inversés par la L-Dopa. Il n’a cependant pas encore été démontré directement que ces cellules T spécifiques des antigènes mitochondriaux atteignent les neurones DA dans le cerveau intact et entraînent leur détérioration.

Pour évaluer le rôle direct de la MitAP et des cellules T spécifiques des antigènes mitochondriaux, nous avons transféré par adoption des cellules T CD8+ spécifiques des mitochondries activées ou des cellules T CD8+ de contrôle reconnaissant l’ovalbumine dans des souris de type sauvage ou des souris KO PINK1. La fréquence, le niveau d’activation et l’infiltration cérébrale de ces cellules T ont été évalués par cytométrie de flux. L’intégrité du système DA a été évaluée par immunohistochimie et les symptômes de type MP ont été évalués à l’aide du pole test, du test de force de préhension et du test open field. Les cellules T CD8+ activées, spécifiques de l’antigène mitochondrial, se sont transformées en cellules T à mémoire centrale après un transfert adoptif. Les souris ayant reçu des cellules T CD8+ spécifiques de l’antigène mitochondrial ont montré une altération des performances dans le pole test, qui peut être inversée après l’administration de L-Dopa, en open field et en rotarod. La pathologie semblable à la MP s’est avérée associée à l’infiltration de cellules T CD8+ spécifiques des mitochondries dans le cerveau. Les données préliminaires suggèrent que ces souris présentent une perte spécifique de neurones DA dans le mésencéphale ventral et une réduction de leurs terminaisons axonales dans le striatum.

Le présent travail soutient l’hypothèse selon laquelle la MitAP joue un rôle dans l’établissement d’une pathologie de type MP chez les souris Pink1 KO par le biais de la réponse des cellules T spécifiques des mitochondries. De plus, la sévérité et la progression de la maladie semblent être liées à leur infiltration dans le SNC. Ces travaux pourraient conduire à l’identification de nouvelles immunothérapies pour traiter la maladie de Parkinson.

Ce contenu a été mis à jour le 15 mai 2024 à 15 h 33 min.